« La montagne nous parle. Les éléments se déchaînent. Il est temps d’écouter. »

Le jeudi 11 septembre 2025,  au Grand Conseil valaisan, deux sujets, à première vue éloignés, ont marqué les débats:

  • le décret de soutien à la commune de Blatten
  • la révision de la loi sur la promotion de la culture.

La montagne s’effrite… et attend des actes Les signes sont clairs : fonte accélérée des glaciers, glissements de terrain, avalanches précoces, sécheresses, ou alors pluie type mousson. La montagne change, elle crie. Et dans ce vacarme, ce sont les voix de ses habitants que l’on entend : agriculteurs, artisans, familles, jeunes qui veulent y vivre. À Blatten, comme dans les autres vallées de notre Canton, les défis sont concrets, urgents : infrastructures menacées, accès fragilisés, risques accrus.

Le décret voté n’est pas un simple soutien ponctuel. Il est un acte politique. Il faut le dire clairement : nous devons créer un précédent. La solidarité ne doit pas être à géométrie variable selon l’altitude ou la taille d’une commune. Prévoir des investissements structurels, pour la prévention des risques, pour les mobilités adaptées, pour garder nos villages vivants, c’est notre responsabilité collective. Et cela a un coût. Oui. Mais ne rien faire coûterait bien plus cher : l’abandon progressif d’un patrimoine vivant, la disparition silencieuse de savoir-faire et de liens humains essentiels.

La culture, elle aussi, attend des actes. Un sujet bien moins spectaculaire, mais tout aussi fondamental. La culture est un droit. Elle est importante  et doit être accessible à toutes et tous. Or aujourd’hui encore, l’accès aux activités culturelles dépend fortement de la commune dans laquelle on vit. Certaines s’engagent pleinement, d’autres pas. Résultat : c’est la population qui pait la différence.

Malgré des heures de débat et des amendements nombreux, la loi passera en deuxième lecture. Un retard regrettable.

Dans la montagne comme dans la culture, les décisions que nous prenons aujourd’hui façonnent le Valais de demain. Un Valais vivant, équitable, solidaire. Un Valais où l’on peut grandir, créer, vieillir, apprendre, aimer — même dans un petit village de montagne. Un Valais où l’accès à la culture n’est pas conditionné par un code postal.

La fin de semaine c’est clos sur l’inauguration du Tunnel des Evouettes. J’y ai rencontré Abigail Seran, écrivaine de Monthey. Accompagnée de Mathieu Constantin, ils ont écrit un chant pour l’Ensemble vocal de St-Maurice, magnifiquement interprété lors de cette inauguration. La mobilité rencontre la culture. 

La déception de devoir faire une 2e lecture disparait peu à peu lorsque Abigail Seran me dit : « j’ai tout de même un petit pincement pour la loi de la promotion de la culture, le mot littérature n’y apparaît pas ». Et dans ce domaine les Valaisans et les Valaisannes y sont bien représentés . Conclusion: il y a encore tant d’actions à accomplir.   

Marie-Soline Rouvinez